x
La 4è édition du colloque de la FEDERATION ANEF s’est déroulée ce vendredi 10 Novembre au Polydôme de Clermont-Ferrand.
Près de 450 congressistes, se sont retrouvés autour de la thématique de la famille et de la parentalité, thématique qui concerne chacun de nous dans notre société mais qui se pose avec davantage d’acuité pour les enfants ou adolescents dont les parents sont défaillants.
En donnant d’abord la parole à des adultes qu’on n’entend peu dans les colloques, aux jeunes eux –mêmes et à des professionnels, ce colloque a pris une coloration bien particulière !
Comment la fréquentation d’entraîneurs bienveillants et disponibles dans un club de lutte permet-elle de construire de « grands hommes » c’est-à-dire des individus respectueux, solidaires, fraternels ? A l’aune des transformations majeures de la famille dans notre société, les enfants connaissent une multiplication d’individus investis dans leur éducation, et c’est tant mieux !
Nous connaissons alors une ère de parentalités élargies, de co-éducation et de co socialisation soulignent de concert Agnès Martial et Gérard NEYRAND, spécialistes de la famille contemporaine, ce même si ces adultes ont globalement peu de place dans le domaine de l’autorité parentale et de l’exercice de l’autorité parentale.
Alain GUYARD philosophe, nous confirme que la bonne autorité consiste à faire advenir l’autre c’est-à-dire qu’une bonne autorité est une autorité qui s’efface, c’est « celle que je reconnais et qui me permet de me passer d’elle »! A l’heure où l’on réclame ici ou là un retour à la fermeté, il s’agirait alors davantage pour les adultes de faire autorité plutôt que d’être autoritaire, d’être également des modèles pour les enfants et les jeunes ! Et c’est aussi vrai dans le champ de la protection de l’enfance où les enfants et les jeunes peuvent investir les familles d’accueil, les travailleurs sociaux.
Des recherches importantes effectuées au plan national sur plusieurs années, souligne Pascale BREUGNOT spécialiste de la protection de l’enfance, montrent l’importance à ne pas craindre de s’engager humainement et affectivement auprès des jeunes confiés. C’est cet engagement qui leur permet de se séparer et de grandir au sortir de la prise en charge à l’Aide Sociale à l’Enfance. Ce point de vue a été confirmé par Mme Brigitte Bourguignon Présidente de la commission des Affaire Sociales, Députée du Pas de Calais, et M Jean-Yves GOUTTEBEL, Président du Conseil Départemental, qui a clôturé le colloque fait alors le lien avec le concept de résilience inventé par Boris CYRULNIK.
Cette journée ouverte au grand public s’est doublée la veille d’un temps de rassemblement dédié aux salariés et administrateurs de l’ensemble des dix associations ANEF de France.
L’ANEF trouve son origine dans les concepts de résistance et d’engagement et a fait de la solidarité et de l’entraide ses valeurs fondatrices. Le Corum Sain-Jean et le café des Augustes ont ainsi permis d’offrir l’après-midi un cadre propice à l’émergence de réflexions entre les professionnels à travers la mise en place de cinq ateliers sur la thématique du colloque.
La soirée s’est prolongée avec un temps artistique réalisé par des salariés et administrateurs de l’ANEF 63 en hommage à Madame Marie-Marguerite MICHELIN, fondatrice de l’ANEF. Ainsi en 2017, la lecture d’extraits du livre de Madame Marie-Marguerite MICHELIN ainsi que la représentation d’une partie de l’opérette écrite par Germaine TILLION pendant sa déportation à Ravensbrück ont permis de se replonger dans l’histoire et de renouer avec l’esprit de résistance qui a animé ces grandes figures féminines.
A l’instar de Geneviève ANTONIOZ DE GAULLE qui a elle aussi connu la déportation, ces femmes ont à leur retour des camps, prolongé l’esprit de solidarité et ont participé, dans un contexte de grand dénuement à instituer l’action sociale dans notre pays.