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L’accès à un matériel informatique est devenu une question d’égalité d’accès à l’enseignement : pourquoi l’ANEF 63 a lancé un appel aux dons.

Sylvain GAUTIER est Éducateur spécialisé au sein du Service Educatif pour Mineurs Non Accompagnés de l’ANEF 63, qui héberge et accompagne 108 jeunes à Clermont-Ferrand et Issoire. Avec les jeunes et l’équipe, il est à l’initiative de notre appel aux dons destiné à permettre à tous les jeunes accompagnés par notre association de poursuivre leur scolarité en les équipant de matériel informatique et de faire face aux conséquences du confinement.

 

L’accueil au sein de notre service, avant tout, c’est le moment « d’aller à l’école »

Au sein du Service Educatif pour Mineurs Non Accompagnés de l’ANEF 63, nous accueillons une centaine de jeunes mineur(e)s/majeur(e)s étrangers pris en charge par l’Aide Sociale à l’Enfance du Puy-de-Dôme, dans le cadre d’une mesure de placement décidée par un Juge des Enfants.

Le service exerce sa mission sur deux sites : Clermont-Ferrand et Issoire. Les jeunes sont hébergés dans des appartements au sein de ces communes, dans différents quartiers. Certains sont seuls au sein d’un studio, mais la plupart cohabitent à deux, trois ou quatre par appartement.

Deux équipes pluridisciplinaires (éducateurs/trices, animatrices, infirmière, psychologues, maîtresses de maison, gestionnaire locative, secrétaires, techniciens et chef de service) travaillent sur ces deux sites et accompagnent au quotidien les jeunes confiés à l’ANEF 63.

Ces jeunes, âgés de 15 à 20 ans, et provenant pour la plupart de pays d’Afrique subsaharienne sont arrivés il y a peu de temps en France. L’accueil au sein de notre service est l’occasion pour eux de « poser leurs valises ». Cela peut-être le moment pour certains de se soigner physiquement et psychiquement après un voyage souvent long et douloureux et une séparation parfois difficile à supporter avec sa famille, ses amis, son pays et sa culture. Mais avant tout, c’est le moment « d’aller à l’école ». Selon leur niveau oral/écrit en français, en fonction des places disponibles et en prenant en compte leur choix personnel, chaque jeune est orienté dans un cursus scolaire ou professionnel. Des jeunes vont ainsi d’abord intégrer une classe pour se perfectionner en français. D’autres vont pouvoir aller dans un lycée professionnel pour préparer un CAP ou un BAC pro (électricien, installateur thermique, maçon, cuisinier, carrossier, Maintenance des équipements industriels.). Certains autres jeunes, peu nombreux, vont choisir une voie générale. Enfin, beaucoup de jeunes, souvent après avoir fait plusieurs stages, vont être recrutés par une entreprise, en tant qu’apprentis, et suivre une formation en alternance au sein d’un CFA (boulanger, pâtissier, mécanicien, peintre, maçon, électricien…). La voie professionnelle est souvent celle leur permettant de tracer un chemin vers une insertion socio-économique et administrative.

 

La plupart des jeunes accompagnés, même francophones, rencontrent de grandes difficultés dans les enseignements, notamment par une mauvaise maîtrise du français à l’écrit. Il leurs faut, pour certains d’entre eux, consacrer plus de temps que d’autres élèves. Il leur faut aussi du soutien et de l’aide. Ce sont tout d’abord les professeurs et l’équipe éducative dans son ensemble, au sein d’un établissement qui permettent à des jeunes d’être aidés et de progresser.

 

Dans ces conditions, même en ayant la meilleure volonté du monde, poursuivre les cours à distance devient une vraie galère et une grande source d’inquiétude.

Après la décision de fermer les établissements scolaires le lundi 16 mars 2020, de nombreux jeunes se sont montrés très inquiets. Ils se sont demandés si leur année scolaire allait être annulée et devenir « une année blanche ».

Dans ce contexte de crise sanitaire et sociale et de confinement, les établissements scolaires et de formations professionnelles, au travers des professeurs/formateurs ont rapidement assurer une continuité pédagogique du mieux qu’ils pouvaient en utilisant les réseaux sociaux, les mails et la transmission des leçons/exercices via les espaces numériques des établissements.  Lorsque les professeurs ont montré qu’ils feraient tout pour maintenir le lien et poursuivre les enseignements, les jeunes ont été rassurés et très motivés pour faire tout ce qu’ils pourraient pour continuer à apprendre.

Malheureusement, même si notre service est en lien étroit et régulier avec les établissements et les professeurs pour être un relais, cela n’est pas suffisant. De nombreux documents sont envoyés par mail ou doivent être consultés ou téléchargés sur l’ENT du lycée/CFA. Certains exercices doivent être faits directement sur le document et renvoyés. Or, les jeunes que nous accompagnons n’ont pas d’ordinateur, ni tablette. Ils ont tous un smartphone. Mais, même si beaucoup tentent de faire avec, il faut avouer que cela est souvent très fastidieux de lire des pages et des pages de document et encore plus, de devoir écrire un texte. De plus, bien souvent, ils n’ont pas de forfait téléphone/Internet. La connexion est alors limitée dans le temps. Dans ces conditions, même en ayant la meilleure volonté du monde, poursuivre les cours à distance devient une vraie galère et une grande source d’inquiétude.

Les jeunes ont été nombreux à nous faire part de leurs difficultés et du besoin pour eux, d’avoir à leur disposition un ordinateur.

Nous sommes bien conscients qu’un ordinateur ne ferait pas disparaître les difficultés de plusieurs jeunes, néanmoins, cela leur permettrait d’avoir les mêmes conditions d’accès aux apprentissages que la plupart de leurs camarades.

C’est pour cette raison que nous avons lancé un appel aux dons de matériel informatique pour une mise à disposition des jeunes sur leurs lieux d’hébergement. Puisque nous comptons 52 appartements (Clermont-Ferrand et Issoire), nous visons ce même nombre d’ordinateurs. Des entreprises et des particuliers ont déjà répondu à cet appel. Du matériel a été reçu et des professionnels et des jeunes accueillis à l’ANEF 63 ont commencé à vérifier et à paramétrer les équipements qui seront ensuite donnés.

Depuis quelques jours, il est évoqué un processus de déconfinement dans les prochaines semaines. On peut s’en réjouir bien évidemment. Mais plusieurs établissements nous ont déjà fait savoir qu’ils ne seraient pas en mesure d’ouvrir leurs portes dans de bonnes conditions, et d’autres réfléchissent à des accueils seulement ponctuels… Il apparaît évident que l’enseignement à distance va encore être nécessaire pendant plusieurs semaines et peut-être, même encore à la prochaine rentrée.

L’accès à un matériel informatique apparaît aujourd’hui indispensable pour un maintien des apprentissages et devient même une question d’égalité d’accès à l’enseignement.

 

Grâce à la générosité d’entreprises et de particuliers, 39 ordinateurs ont déjà été récupérés et mis à disposition des jeunes de l’ANEF 63. Il nous en reste 21 à financer : vous pouvez nous aider  en faisant un don !

Ces jeunes ont plus que jamais besoin de notre générosité : répondons présents. Grâce à votre mobilisation, nos équipes et notre association pourront poursuivre leur mission : un très grand merci pour votre soutien et votre générosité.

 

 

Votre réduction fiscale

Votre don à l’association ANEF 63, reconnue d’intérêt général, ouvre droit à une réduction fiscale de :

  • 66 % pour les particuliers, dans la limite de 20% de votre revenu imposable. Un don de 100 € à l’association ANEF 63 vous coûte en réalité 34 euros.
  • 60 % pour les entreprises, dans la limite de 5 ‰ de votre chiffre d’affaire HT. En cas de dépassement de plafond, l’excédent est reportable sur les 5 exercices suivants. Un don de 300 € à l’association ANEF 63 vous coûte en réalité 120 euros.

 

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