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En mars 2020, à la veille du premier confinement, l’équipe du Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale L’Escale de la Cartoucherie à Clermont-Ferrand a ajouté une nouvelle corde à son arc en mettant en place une action de médiation équine, initiée et portée par Bénédicte, Assistante sociale. L’objectif : apporter une réponse innovante aux besoins des personnes accompagnées par l’ANEF 63.
Notre projet est aujourd’hui soutenu par la Fondation Dômes Pharma, qui devient un partenaire majeur de notre association pour l’année 2022 : merci infiniment !
Pour célébrer ce partenariat, nous vous proposons de revenir sur la journée de médiation équine organisée par Bénédicte le 14 avril dernier : bonne découverte !
Initié par Bénédicte, Assistante sociale au CHRS dont le projet professionnel gravite autour de l’action de médiation équine, ce projet se promet à ouvrir de nouvelles perspectives, et travaille à la découverte de la sensibilité chez un public aux histoires diverses et variées auprès d’un animal délicat et sensitif, le cheval !
L’objectif de ces actions : œuvrer au développement d’un levier supplémentaire de revalorisation à l’accompagnement social initialement proposé, initier le contact aux équidés auprès des publics en insertion accompagnés par notre association, puis ouvrir ce projet aux enfants et aux jeunes.
« A travers la médiation, on remarque l’installation d’une nouvelle relation de confiance. On propose quelque chose de différent qui joue tout de même à la création de nouveaux liens sociaux » – Bénédicte, Assistante sociale
Le jeudi 14 avril, Bénédicte organisait une action hebdomadaire avec quatre personnes accompagnées par les services du CHRS, direction le champ de Saadi et Blush. Avec ses chevaux, à l’incroyable disponibilité de travail, Bénédicte va proposer des exercices à pied à ses quatre initiés : pansage, premières connexions physiques, passage au licol, marche au pas, marche en liberté, et même un travail au trop. Un programme qui reprend les bases de l’équitation classique et éthologique, selon lesquelles de solides bases à pied sont la clef du succès pour travailler son cheval en liberté !
Au travers de la présence du cheval comme médiateur culturel, ces actions aspirent à favoriser une expérience de groupe positive, en mettant un point d’honneur à souligner l’importance de la relation à l’autre, que ce soit au niveau de l’aide mutuelle, de la passation de connaissances, de l’estime de soi ou encore de la réappropriation du corps.
« A travers la médiation, on remarque l’installation d’une nouvelle relation de confiance. On propose quelque chose de différent qui joue tout de même à la création de nouveaux liens sociaux », explique Bénédicte. Action reconnue et ayant déjà fait ses preuves auprès de public en difficulté, la médiation équine est également un merveilleux moyen d’apprendre à gérer ses émotions, qu’elles soient positives, ou non.
Ainsi, Chamaousia, autrefois impressionnée par la corpulence naturelle des chevaux, a, ce jeudi, pris en main Saadi avec délicatesse et assurance. Quant à Pascal, auparavant réticent au contact équin, il s’est pris au jeu aux côtés de Blush, sous le regard bienveillant de Bénédicte. « Ça permet de déconnecter », explique-t-il.
Elodie et Sabrina, toutes deux passionnées, n’ont pas pu résister à l’idée de renouer avec ce que cette dernière qualifie de « contact avec la nature ».
Depuis 2020, ce ne sont pas moins de cinquante-neuf personnes qui ont pu bénéficier du savoir et des compétences professionnelles acquises par Bénédicte dans le champ de la médiation équine. Une dynamique s’est d’ailleurs instaurée pour le plus grand bonheur des participants. « Le peu de temps qu’on passe avec les chevaux, ça nous fatigue physiquement, mais ça nous vide aussi de plein d’autres choses. Après, on se sent bien. La médiation équine, je mets ça dans la case du bien-être », souligne Sabrina, à la connexion évidente avec Blush.
Pour Elodie, ces moments de résonnance mutuelle avec les chevaux sont synonymes de partage. « Il y a une connexion, on se donne mutuellement l’un à l’autre. Le cheval est l’un des rares animaux avec lesquels on peut réussir à avoir un tel lien télépathique », explique-t-elle.
Pour Bénédicte, la rencontre humain-cheval est si forte qu’elle parvient à délier les langues pour le meilleur : « A la fin des séances, ils sont toutes et tous beaucoup plus aptes à parler de leurs émotions ».
« Il faut se donner à eux pour qu’ils se donnent à nous » – Sabrina
Si la médiation équine est devenue si importante au sein de notre association, c’est qu’elle permet aux personnes qui participent à ces séances de travailler à la création de lien social, à la découverte de sa place au sein d’un groupe, de travailler sur ses peurs et de favoriser l’inclusion dans la société.
Aujourd’hui, les actions de médiation équine font partie intégrante des actions d’accompagnement social que le CHRS s’emploie à mettre à disposition des personnes accompagnées, et notre association a pour objectif d’étendre ces démarches à l’ensemble des services de l’ANEF 63.
Si le lancement du projet a été épaulé par le financement de la fondation Adrienne et Pierre Sommer, sa pérennisation a été rendue possible en début d’année grâce au soutien de la Fondation Dômes Pharma, qui va nous permettre de poursuivre l’activité de médiation animale sur l’année 2022, et de possiblement ouvrir l’éventail du projet à d’autres animaux comme les lapins ou les chèvres. D’après Bénédicte, « on peut également faire des choses très intéressantes avec des animaux plus petits ».
Avec en ligne de mire la pérennisation de ces actions, le soutien de la Fondation Dômes Pharma va nous ouvrir la possibilité de permettre à encore plus de personnes en situation de fragilité sociale de bénéficier des bienfaits de la relation entre humains et animaux en proposant des temps privilégiés au contact de l’animal ainsi que des séances individuelles.
Pour les personnes présentes à l’action du jeudi 14 avril, il est indéniable que ces instants passés en compagnie des chevaux sont des « moments agréables qui apaisent ». Pour Sabrina, le contact avec les équidés « donne envie de se donner sans réserve pour eux. Ils sont comme nous après tout, ils ont chacun des tempéraments qui leur sont propres, et c’est comme cela qu’ils nous parlent. Il faut se donner à eux pour qu’ils se donnent à nous ».
Si le projet de médiation animale a vu le jour en ayant comme premier médiateur le cheval, c’est grâce à la détermination de Bénédicte, cavalière et propriétaire, mais aussi grâce au fait que le cheval renvoie une symbolique particulière. Le besoin de développer une relation de confiance privilégiée avec l’animal prend en compte la temporalité de chacun, et ouvre les champs de l’insertion aux personnes participantes.
L’accent sera d’ailleurs mis sur la capacité de transmission de savoir durant la journée du 29 avril, une séance en lien avec le DALHIR durant laquelle Bénédicte « donne les rênes » de la séance de médiation à ces initiés afin qu’ils s’inventent médiateurs d’un jour. Au programme, appréhender le cheval, construire une relation de confiance mutuelle, travaille à pied et parcours désigné spécialement par Pascal, Chamaousia, Elodie et Sabrina !