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16 fédérations en région Auvergne Rhône Alpes, dont la Fédération anef à laquelle l'ANEF 63 est membre, alertent sur les difficultés de recrutement rencontrées par les associations et leurs impacts sur les personnes accompagnées / soignées, leurs aidants et les professionnels en poste. Nos fédérations appellent notamment à agir en faveur de l’attractivité des métiers du soin et du prendre soin.
Lyon, le 6 octobre 2021 — La France compte dorénavant 48 764 postes vacants dans les métiers du soin et du prendre soin surl’ensemble du territoire national.
En région Auvergne-Rhône-Alpes, nous parlons de 759 infirmiers, 394 aides-soignants, aides médico- psychologique, accompagnants éducatif et social, 226 éducateurs spécialisés, 140 médecins coordonnateurs, 86 directeurs de structures …
Sans oublier toutes les autres fonctions, car aucun métier n’est épargné.
Ces difficultés, bien qu’accrues sur certains départements, touchent l’ensemble du territoire (zone urbaine comme rurale, frontalière ou non) tous secteurs confondus : santé, social, médico-social, et ce quel que soit le mode de prise en charge en établissements ou à domicile.
Ce constat de manque d’attractivité, mis en exergue par la crise sanitaire, n’est pas nouveau. Les organismes gestionnaires et les fédérations qui les représentent ont maintes fois alerté les pouvoirs publics à ce sujet.
Les effets des difficultés de recrutement rencontrées par les structures emportent des conséquences directes sur la qualité et la continuité des soins et accompagnements.
Faute d’un nombre suffisant de professionnels, le service rendu aux personnes vulnérables est impacté : il ne s’agit plus d’un risque, mais d’une réalité. Atteintes à la qualité attendue du service rendu, impossibilité de personnalisation des accompagnements, report de soins, baisse d’activité contrainte voir suspension d’activité…
Pour les personnes concernées et leurs aidants, les conséquences sont immédiates et visibles : perte de chance en raison d’un report de soin, augmentation des troubles du comportement, retour en familles brusque et contraint, diminution du temps et de la fréquence des visites au domicile…
Quant aux professionnels en poste, la perte de sens et l’épuisement engendrent une augmentation inquiétante du taux d’absentéisme et de la sinistralité. Nous constatons également l’émergence d’une frange de travailleurs pauvres dans les établissements et services faute d’une rémunération décente et indexée sur l’inflation.
Cette situation est inacceptable.
Au travers la question de l’attractivité des métiers, c’est bien notre modèle sociétal d’accompagnement des personnes vulnérables dans son ensemble qui est en péril.
Seule une politique ambitieuse, décloisonnée et coordonnée nous permettra de remédier au défaut d’attractivité de nos métiers.
Dans leurs responsabilités respectives, l’État, la Région et les départements doivent conduire une démarche commune et cohérente sur l’ensemble du territoire associant les acteurs de terrain et les fédérations qui les représentent.
Nous demandons solennellement :
Pour que soient garanties la continuité et la qualité de nos missions d’utilité publique, il est urgent d’agir en faveur de l’attractivité des métiers de la solidarité et de la santé.
Nous, fédérations, groupements, institutions, sommes attachés à l’exercice de nos missions d’intérêt public et resterons attentifs et parties prenantes aux suites réservées à cette interpellation et actions qui en découleront.
Contact presse : Natalia Breysse, directrice, Uriopss ARA, 04 72 84 78 10, n.breysse@uriopss-ara.fr